La tourbière de Kerogan
Se promener dans une tourbière ! Et oui à QUIMPER/ KEMPER, il nous reste un petit bout de territoire préservé, appelé Tourbière et datant de 7500 ans ! Ce site
s'appelle KEROGAN ( pourrait venir de Ker : maison, quartier, lieu et Ogan : fée, autrement dit : le lieu des korrigans) se trouve en face de la piscine AQUARIVE.
Attention bien utiliser le pattelage pour préserver ce bijou de nature qui nous vient de la nuit des temps, d'autant plus que ça a bien construit tout autour et que
le site était beaucoup plus vaste jusqu'à il y a une quinzaine d'années encore.
Le mot tourbière vient du mot tourbe, bien sûr. Les tourbières se sont formés à une époque (+ ou - 10 000 ans) où les conditions climatiques étaient bien différentes de celles d'aujourd'hui. Mais elles continuent
malgré tout d'évoluer. Ecosystème composé de plantes adaptées à un milieu gorgé en eau et dont les débris s'accumulent, il produit la tourbe, matière contenant 50% de carbone. Ceci est une donnée
très importante, car grâce à sa composition chimique, la tourbe permet de conserver intacts des objets, des restes végétaux etc... Ces fossiles relatent l'histoire et la vie ancestrale de la
région.
Pour qu'une tourbière puisse exister, il lui faut trois conditions : l'humidité,
le froid et une pente suivie d'une cuvette à fond graniteux et argileux.
L'humidité doit être élevée, le sol imbibé d'eau,le relief doit retenir les eaux de pluie et la température doit rester basse, même en été.
Les plantes et les animaux sont abondants dans ces milieux.
Le sol de la tourbière est gorgé d'eau toute l'année, ce qui s'évapore est immédiatement remplacé par la pluie
abondante ou la neige.De plus cette eau d'imbibition est froide acide et très fortement retenue par la tourbe. Le froid est du à la postion géographique de la tourbière, mais aussi au microclimat
qu'entretient la tourbière tout au long de l'année. Même sous le rude soleil d'été, le sol reste frais.
L'acidité provient de l'eau de pluie et de plantes adaptées à ce milieu; les sphaignes sont indispensables à la
réalisation de la tourbière. On ne les trouve pas ailleurs. On y trouve aussi la droséra, plante carnivore grâce au suc de ses petites feuilles en forme de
dents.
On y trouve également des bruyères (calluna) d'autres espèces végétales et animales étroitement liées.
Il est important de
préserver les tourbières car elles présentent un témoignage scientifique. Il est dommage de constater qu'on les détruit en construisant beaucoup sur leur site.
La tourbe emprisonne des tas de choses tels que par exemple des grains de pollen,permettant de reconstituer le paysage végétal ainsi que les climats qui
existaient jadis. Les restes d'animaux ou humains fossilisés nous renseignent sur les conditions de vie et certaines tourbières au Danemarque, ont restitué des cadavres dans un parfait état de
conservation, momifiés par la tourbe, datant de l'ère chrétienne,de l'âge de fer ou même du bronze (3000 ans).
En ce qui concerne les intérêts économiques, c'est un véritable réservoir d'eau puisque les quantités d'eau piégées dans la masse de la tourbe sont au moins autant que dans un barrage.Elles fonctionnent telles les
éponges et leur rôle est essentiel dans la régulation du débit des sources et des cours d'eau.L'exploitation de la tourbe fut longtemps très
intense puique celle ci a été le seul combustible des européens du Nord. Aujourd'hui en Europe, l'exploitation industrielle des tourbières pour en
sortir un produit horticole est beaucoup plus ravageuse! Les horticulteurs et les maraîchers ont recours à la tourbe pour améliorer les sols des jardins ainsi que pour les cultures ou
les semis en pots. Attention, n'en achetez pas si vous ne voulez pas contribuer à la destruction des tourbières.
C'est grâce à l'association Bretagne Vivante, que nous avons pu visiter cette tourbière et nous enrichir de toutes ces
connaissances.
Pour le plaisir des yeux
Impressionnisme du
lieu